L’Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes (Anacej), qui regroupe 400 collectivités favorables à la participation des jeunes, a publié son rapport d’activité 2016. L’occasion de revenir sur les 25 propositions formulées par des élus, des jeunes et des professionnels pour renforcer cette participation.
En 2016, l’Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes (Anacej) a fêté ses 25 ans.
“25 ans d’un travail quotidien pour que soit reconnue, dans les collectivités locales et territoriales et avec l’aide des mouvements et fédérations
de jeunesse de notre réseau, l’expertise d’usage des enfants et des jeunes.
25 ans d’expérimentation pour favoriser le dialogue entre enfants, jeunes, professionnels
et décideurs locaux. 25 ans de formation des professionnels aux outils qui favorisent la participation des enfants et des jeunes”, a résumé Mathieu Cahn, président de l’Anacej et maire adjoint de Strasbourg, en préambule du dernier rapport d’activité de l’association.
Le document revient sur l’année écoulée et, en particulier, sur un congrès ayant réuni fin octobre à Strasbourg quelque 800 participants. A cette occasion, “enfants, jeunes et adultes (élus et professionnels enfance/jeunesse) ont testé ensemble différentes méthodes de débats et d’échange” qui les ont conduits à formuler “25 propositions visant à renforcer la participation des enfants et des jeunes”.
Demander leur avis aux enfants et jeunes lorsqu’une politique les concerne.
L’association appelle d’abord à “créer les conditions favorables au dialogue entre jeunes et élus”, à travers huit propositions. Parmi elles : “reconnaître [aux jeunes] un droit à l’interpellation, à ne pas être d’accord, à expérimenter, et à prendre des initiatives” ; “s’assurer que les enfants et les jeunes concertés soient informés des décisions prises par la suite par les élus, des raisons de ces choix et de leur mise en œuvre” ; “se donner les moyens humains et financiers”.
Deuxième grande orientation pour l’Anacej : “développer la culture de la participation partout, pour toutes et tous”. Pour cela, l’association invite les collectivités à organiser la rencontre entre instances de participation et conseils municipaux, intercommunaux, départementaux, et régionaux, en “[présentant] régulièrement les travaux” des premiers aux assemblées délibérantes ou encore en “[s’assurant] que les élus participent régulièrement aux travaux des séances plénières des conseils de jeunes”. Autre proposition : “s’assurer dans le cadre de la mise en place de politiques publiques de demander leur avis aux enfants et aux jeunes, les évaluer ensuite avec eux. Exemple : les rythmes scolaires et éducatifs…”
Les autres propositions de l’Anacej ont trait à la formation et au partage de connaissances sur la participation et à la communication. Le réseau suggère par exemple de “délocaliser dans différents lieux de la collectivité, les réunions des conseils” pour “permettre [aux jeunes] d’animer des débats avec les habitants”.
Un appui au diagnostic, à la stratégie de participation et à “la refonte de la politique jeunesse du territoire avec les jeunes”
Le rapport rend compte d’actions d’accompagnement de collectivités. “Si la participation des enfants et des jeunes est désormais une ambition partagée par le plus grand nombre, il n’en reste pas moins qu’elle représente souvent un défi dans sa mise en œuvre.” Quelques 345 élus et professionnels ont souhaité s’outiller davantage sur le sujet en participant à une formation ou à une journée d’échange de l’Anacej.
“L’accompagnement individualisé continue de s’amplifier depuis 2014”, ajoute l’association. Cette dernière est intervenue en 2016 dans plusieurs villes – Avignon, Cergy, Istres, Fontenay-sous-Bois, Montreuil, Paris, Saint-Denis de la Réunion – et départements – Hérault et Drôme -, ainsi qu’au bénéfice de la collectivité territoriale de Corse. L’Anacej réalise pour ces collectivités un “diagnostic des enjeux jeunesse du territoire” et aide les élus et leurs équipes à choisir des modalités de participation, “voire à imaginer la refonte de la politique jeunesse du territoire avec les jeunes”.
L’Anacej réunit 400 communes, départements et régions, ainsi que onze mouvements de jeunesse et d’éducation populaire*.
(*) L’Afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés), l’ARML de Corse (Association régionale des missions locales de Corse), les Ceméa (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), le Centre de ressources de Mayotte, la CMJCF (Confédération des maisons des jeunes et de la culture de France), les ÉÉDF (Éclaireuses et éclaireurs de France), la FCPE (Fédération des conseils et parents d’élèves), les Francas, JPA (Jeunesse au plein air) et la Ligue de l’enseignement.
13/07/2017, localtis info.